Charles Packe
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Charles Packe

Charles Packe naît le 22 août 1826. Il est le fils aîné du capitaine Edmond Packe, célèbre officier de l’armée anglaise. Après de brillantes études de droit à Oxford, il devient avocat en 1852.
Attiré par la montagne, il bivouaque en 1850 pour la première fois au sommet du massif du Lakeland, testant alors un sac de couchage. Ce type de sac était déjà utilisé par les douaniers français et avait été découvert en 1860 par l’Anglais Galton. Packe en avait entendu parler et avait décidé de l’adopter.
Il découvre les Pyrénées en 1853 lors d’une simple traversée. En 1855, il revient en France, mais cette fois dans les Alpes, où il effectue une petite campagne. De retour de ce voyage, il écrit « The Spirit of Travel », publié en 1857.
Il revient dans les Pyrénées en 1857 et 1858, notamment à Gavarnie, et tombe amoureux du massif. Il ignore encore la présence d’un de ses illustres concitoyens, Henry Russell, qu’il rencontrera plus tard. Dès 1858, il réalise de nombreuses sorties en montagne et explore de manière approfondie le versant espagnol, encore méconnu. Son guide de prédilection est Henri Passet, avec qui il bivouaque au sommet du lointain Mulhacén, point culminant de la Sierra Nevada.
En 1859, il passe une partie de l’année dans les Pyrénées et rencontre sa future femme aux Eaux-Chaudes en 1860.
Passionné de botanique, il fait de cette discipline le principal objectif de ses courses. Il découvre plusieurs espèces endémiques de la flore pyrénéenne et parvient à acclimater des plantes rares dans son propre jardin.
En 1860, il retourne dans le massif de la Maladeta, qu’il affectionne particulièrement. Le 21 août de cette année-là, il devient, d’après le registre des vainqueurs, le 180ᵉ touriste à réussir l’ascension du Néthou, alors encore rarement escaladé (c’était la 61ᵉ ascension).
L’Anglais H. Halkett réalise la première ascension des Posets (3 375 m) le 6 août 1856, avec les guides Pierre Redonnet et Pierre Barrau. La seconde ascension est réalisée en 1856 par l’Anglais Behrens. Packe réussit la troisième ascension en 1861. Cette même année, le 20 août, il effectue sa seconde ascension du Néthou.
Packe se révèle également un remarquable écrivain. En 1862, il publie la première édition de « A Guide to the Pyrenees », illustrée par une vue du lac du Portillon d’Oô. La deuxième édition paraît en 1867.
Une tentative au Balaïtous
Le nom de Charles Packe est étroitement lié à la conquête du Balaïtous (3 144 m). L’idée de s’attaquer à ce sommet lui vient après avoir lu le récit d’une tentative infructueuse menée en 1861 par John Ball, premier président de l’Alpine Club.
Après un premier assaut manqué en 1862, il atteint finalement le sommet le 15 septembre 1864 par l’arête occidentale, en compagnie du guide Jean-Pierre Gaspard d’Arrens. Convaincu d’avoir réalisé la première ascension, il ignore alors que des officiers géodésiens avaient déjà gravi la montagne en 1825. Depuis son ascension, cette arête est connue sous le nom d’arête « Packe-Russell ».

Henry Russell écrira à ce sujet dans Souvenirs d’un montagnard :
« Ce pic célèbre et menaçant avait été gravi une fois, en 1825, par MM. les officiers géodésiens, mais pendant près de 40 ans, personne n’y était remonté. On ne savait même plus, dans le pays, par où ils avaient passé. On peut donc dire que l’escalade de Packe eut tous les risques et le mérite d’une première ascension, et elle fut formidable, car il monta par la fameuse et diabolique arête occidentale. »
L’année 1864 est faste pour lui : il réussit l’ascension de la Munia (3 134 m) par le versant nord avec Henri Paget (Chapelle), et la première ascension du Malibierne avec F. Barrau et Barnes.
Le 19 août 1864, à l’Hôtel des Voyageurs de Gavarnie, il fonde avec Henry Russell, Maxwell-Lyte et Frossard la première société de montagnards : la Société Ramond.
Le 17 juillet 1865, il effectue la première ascension de l’Aneto depuis Llosas, par la vallée du Coroné, avec Barnes, F. Barrau et Ch. Gouzan. Cette même année, il tente l’ascension du pic Russell (3 205 m) par le couloir sud en compagnie de son ami Henry Russell. Ce dernier parvient seul au sommet.
En 1866, il publie une carte des Monts Maudits au 1/80 000, qu’il réalise seul.
Packe est admis au sein du Club Alpin Français en tant que membre honoraire. Ses observations et ses mémoires, d’une grande précision en topographie, géologie et botanique, sont régulièrement publiés dans les parutions du CAF.

Passionné par le chien de montagne des Pyrénées, il en posséda cinq, qu’il nomma Wolf, Ossoue, Patou, Néthou et Carlitte. Il les aimait tant qu’il avait exprimé le souhait d’être enterré avec eux, dans le parc de sa maison à Stretton Hall.
Charles Packe meurt le 16 juillet 1896 et est inhumé le 20 juillet dans son pays natal.
Le CAF donne son nom à un refuge de type ogival, construit en 1895 au col de Rabiet, auquel il a contribué financièrement. Il est inauguré en août 1896 par Franz Schrader et Aymar de Saint-Saud.
Le lac Féchan, situé au pied du pic Russell, porte également le nom de ce montagnard réputé pour sa modestie.
Son grand ami Henry Russell lui rend hommage en écrivant un livret intitulé « Charles Packe ».
