Lucien Briet

Lucien Briet: l’explorateur du Haut-Aragon
Lucien Briet

Né à Paris en 1860 mais issu de parents champenois, Lucien Briet est attiré dès son enfance par l’aventure, les découvertes et les voyages.
Doté d’une intelligence remarquable, studieux et ambitieux, il fait de bonnes études secondaires. Pourvu d’une excellente culture, il envisage à vingt ans de vivre de sa plume, mais ses premiers pas en poésie ne s’avèrent pas concluants.

Incorporé en novembre 1880 au 51ème Régiment d’Infanterie de ligne caserné à Beauvais, le voilà qui déserte peu après et s’enfuit en Belgique où il réside 4 années durant.
Traduit en Conseil de guerre dès son retour en France (mars 1885), il est condamné à 2 ans de travaux public, gracié, puis versé au 11ème Régiment d’Infanterie au sein duquel il effectue 1 an de service en Afrique.

Libéré de ses obligations militaires en 1886, il revient à Charly-sur-Marne où il pratique la photographie.
C’est après le décès de son père (1887) dont il est l’unique héritier, qu’il envisage de concrétiser ses rêves d’enfant.

Optant pour l’exploration, il fait un voyage dans les Pyrénées en 1889 et reste définitivement conquis par la cordillère.

Séduit par les paysages qu’il découvre, il décide de se consacrer à l’étude du massif calcaire qu’il veut honorer d’un ouvrage.

Excellent photographe et narrateur de talent, il ne tarde pas à publier des articles dans les revues spécialisées de l’époque. Sollicité par diverses sociétés pour des conférences-projection, il est même invité dans les locaux de la Société Géographique de Paris où il reçoit un accueil triomphal.

Durant quelques années, il cantonne ses recherches sur le versant français, puis il dirige ses pas vers les sierras aragonaises où il laisse libre cours à sa passion pour les espaces vierges.
Huit années consécutives (de 1904 à 1911), après 24 à 27 heures de voyage en chemin de fer, il franchit la crête frontière en compagnie d’un guide et de deux mulets chargés de matériel et explore systématiquement la zone qu’il s’est fixée. De véritables expéditions, car il emporte avec lui : linge de rechange, couvertures, documents divers, une énorme chambre photographique, son trépied et quatorze douzaines de plaques de verre format 18 x 24.

Rodellar (Aragon) 17 octobre 1908 - Photo de Lucien Briet - Musée pyrénéen de Lourdes
Rodellar (Aragon) 17 octobre 1908 - Photo de Lucien Briet - Musée pyrénéen de Lourdes

Pris d’une véritable passion pour les paysages calcaires, il parcourt des centaines de kilomètres sur des sentes raboteuses avec les sujétions que l’on devine. Cumulant des campagnes de 30 à 70 jours, il totalise 350 nuitées à un millier de kilomètres des coteaux champenois !
Durant ces huit années, allant de village en hameau, il escalade, visite les gorges, rampe dans les grottes. Prenant notes après notes, cliché après cliché, il réalise une œuvre colossale car, de retour à Charly, il rédige une multitude de chroniques que les revues spécialisées et périodiques illustrés publient dans leurs colonnes.

Salué en Espagne comme un héros, Lucien Briet met un terme à ses explorations en 1911 après avoir publié une centaine d’articles particulièrement documentés, et impressionné quelque 1.600 clichés.
La Diputación de Huesca le récompense en éditant, dès 1913, un important volume regroupant d’excellents récits de voyage de celui que l’autochtone appelait avec respect : Don Luciano…

Le 17 janvier 1916, il va sur ses 56 ans, Briet épouse Marie-Louise Chamblin. Une fille naît de cette union tardive.
Il décède le 4 août 1921, laissant une veuve et une fillette dans une situation précaire.

Ses meubles et sa bibliothèque sont dispersés par le marteau du commissaire-priseur; cependant, Louis Le Bondidier, fondateur du Musée Pyrénéen de Lourdes, parvient à sauver ses manuscrits, carnets de route, albums photographiques, ainsi que les plaques de verre convoitées par un chiffonnier de Charly.

Depuis 1922, une stèle érigée par souscription publique à l’entrée de la vallée d’Ordesa commémore le souvenir du Carlésien.

Bref condensé de la biographie inédite : « LUCIEN BRIET, SA VIE, SON ŒUVRE » par André Galicia

Bibliographie

Lucien Briet : Voyageur photographe

De 1889 à 1911, Lucien Briet photographie la montagne et ses habitants autour de Gèdre et de Gavarnie, ainsi que le Haut Aragon et ses canyons, versant espagnol. Il participe à l’essor de l’aventure photographique dans les Pyrénées Centrales.

A travers le Haut-Aragon dans les pas de Lucien Briet : 1902-1911

En 1889, Lucien Briet arrive dans les Pyrénées, avec dans ses bagages les écrits de Ramond de Carbonnières et un appareil photographique. Cet autodidacte originaire de l’Aisne va prendre part à l’épopée pyrénéiste de la fin du XIXe siècle, avant de se consacrer exclusivement, à partir de 1902, à une région sauvage située sur le versant sud des Pyrénées centrales, entre la Catalogne et la Navarre : le Haut-Aragon. De ses campagnes photographiques, Briet ramène des images exceptionnelles : des paysages inédits bien sûr, mais aussi – et peut-être surtout – les hommes et les femmes qui les peuplent. Lorsque, en 1911, il abandonne le Haut-Aragon pour des raisons restées obscures, c’est également la fin de son activité créatrice. Un siècle plus tard, seuls les clichés de Briet témoignent de ce que fut le Haut-Aragon. La Guerre Civile, l’exode rural, la déforestation ont chassé les habitants, modifié les paysages et les écosystèmes. Le Haut-Aragon n’est plus que silence, sources taries, villages abandonnés, maisons éventrées, églises en ruines. À partir de ces fragments, l’auteur de cet ouvrage met ses pas dans ceux de Lucien Briet, à la recherche d’un monde disparu. Grâce à la mise en parallèle des images anciennes et actuelles, un lien est établi entre le passé et le présent, la vie et la mort, la présence et le vide..

Le Haut Aragon vu par Lucien Briet

Bielsa, Torla, Jánovas, Mascún et autres lieux

 

Lucien Briet – Aux Pyrénées ! : Voyages sur le versant français des Pyrénées – Articles et phototographies 1892-1906

Voici un livre exceptionnel qui rassemble pour la première fois, les articles que Lucien Briet a consacrés aux Pyrénées françaises. La parution de cet ouvrage arrive à point nommé l’année du 50 e anniversaire de la création du Parc National des Pyrénées (1967), mais aussi un peu avant le centenaire de celle du Parque Nacional de Ordesa (1918), pour lequel notre explorateur avait tant milité.

La Vallée de Ordesa et les gorges du Rio Vero

 

 

Tras las huellas de Lucien Briet

(En espagnol)