L'histoire de la conquête de l'Aneto

Premières tentatives à la Maladeta

En 1770, l’astronome Vidal et le chimiste Reboul, deux scientifiques Toulousains chargés d’établir le nivellement des Pyrénées identifient pour la première fois le sommet oriental des Monts-Maudits. A cette époque, le pic de la Maladeta est réputé pour être le point culminant du massif, mais non de la chaîne.

Ramond de CarbonniéresEn 1787, Ramond qui vient d’arriver dans les Pyrénées, après quelques excursions classiques dans la région de Barèges, occupe le mois d’août par une grande traversée des Pyrénées Centrales, de Barèges à Luchon.
Le 20 août 1787, il part de Luchon avec Simon et un chasseur d’isard et va coucher à l’hospice de France.
Le lendemain, après le passage du port de Vénasque, les trois hommes traversent le Plan des Étangs et s’attaquent à la Maladeta par le milieu de sa base, tout droit vers le sommet. Après la traversée du Val de Paderne, le chasseur d’isard abandonne, victime du mal des montagnes. Au pied du glacier, Ramond qui est le seul à avoir des crampons, continue seul. Il parvient à le traverser et à rejoindre la crête entre le pic de la Maladeta et le pic d’Albe. Il abandonne devant les difficultés rocheuses qui s’élancent devant lui. La montagne maudite connaît ce 21 août 1787 son premier véritable assaut.

Philippe Picot de Lapeyrouse

Philippe Picot de Lapeyrouse (botaniste et géologue Toulousain) est par ses thèses farouchement opposé à Ramond.
Le 11 août 1797 Lapeyrouse qui accompagne Ramond pour une tentative au Mont-Perdu doit renoncer à gravir le couloir de Tuquerouye. La découverte de fossiles au Lac Glacé confirment les hypothèses de Ramond et donc infirment celles émisent par le professeur toulousain. Pour Ramond c’est une double réussite: exploit montagnard et confirmation de ses thèses scientifiques. Cette journée historique lui vaudra plus tard d’être élu au siège de minéralogie de Dolomieu. Mais, par un récit ambigu, Lapeyrouse s’approprie la paternité des découvertes de son rival. Ramond raconte ses aventures et rétablit la vérité dans ses « Voyages au Mont-Perdu ». (1801)

Lapeyrouse est ulcéré par son échec à Tuquerouye et part le fait que la première tentative sérieuse sur la Maladeta soit de Ramond. Il veut, par personne interposée, vaincre la Maladeta, ou du moins essayer de monter plus haut que son rival.
En 1800, il expédie son jardinier, Antoine Ferriére, bon montagnard à l’assaut de la montagne maudite. Avec le guide Barrau, il atteint vraisemblablement une altitude supérieure à celle de la tentative de Ramond, mais face aux difficultés, ils doivent renoncer.

Lapeyrouse joue alors une dernière carte dans la course à la Maladeta en la personne de Cordier d’Abbeville, (né en 1777, ingénier des mines). Ferriére lui indique l’itinéraire qu’il a suivit deux ans plus tôt.
Le 08 octobre 1802, Cordier part de Luchon accompagné du baron Bruum-Neergaard (jeune écrivain Danois) et d’un guide. Ils passent le port de Venasque et dorment au Plan des Étangs.
Le lendemain, ils repèrent d’abord le coté Albe de la Maladeta, qu’ils jugent vite trop difficile, puis reviennent sur l’arête descendante du Portillon. Vers 3000 mètres, Bruum-Neergaard est pris du mal des montagnes et ne peut aller plus loin. Cordier et son guide descendent sur le glacier de la Maladeta et marchent droit au sud vers le pic. Ils franchissent avec difficulté la rimaye et atteignent le faîte de la crête. Les difficultés qui se présentent à eux maintenant, ne leur permettent pas d’aller plus loin.

L'origine du "Nethou"

En 1813, l’infatigable Reboul remesure l’altitude des principaux sommets Pyrénéens. Il attribue à l’Aneto une nouvelle cote de 3481 m.
Dans un « Nivellement des principaux sommets des Pyrénées » exécuté en 1816, et publié en 1817, il déplace pour la première fois le sommet des Pyrénées, le faisant passer du Mont-Perdu aux Monts-Maudits. Il donne la prééminence (côte de 3469 m) au sommet oriental qu’il nomme du nom du village le plus proche: Aneto.
Cependant, suite à une mauvaise compréhension du dialecte local, il déforme involontairement le nom en « Nethou ».

La première ascension de la Maladeta

De passage à Luchon, l’Allemand Friedrich Von Parrot (né à Carlsruhe en 1791. Il est membre de l’académie des sciences de Pétersbourg et chirurgien en chef de l’armée Russe. Il finira conseiller d’état et recteur d’université. Mort en 1841) décide de se lancer dans l’aventure. Il possède une bonne expérience de la haute montagne: une des cimes du Mont-Rose porte le nom de Parrotspitze.
Le 28 Sept 1817 en compagnie du guide Pierre Barrau ils partent de Luchon. Après le passage du Port de Venasque, ils passent la nuit à la Rencluse. Le lendemain, le 29 Sept 1817, ils montent vers la crête de la Maladeta, franchissent avec peine la rimaye du glacier et trouvent un passage qui les mènent sur le Sud de l’arête, ou par des rochers moins escarpés ils atteignent le sommet. Parrot constate que Reboul a raison et qu’effectivement l’Aneto est plus haut que le sommet sur lequel il se trouve. Il imagine alors la possibilité de conquérir l’Aneto en traversant le glacier…

La disparition du guide Barrau

Le 10 août 1824, est une date tristement célèbre dans l’histoire du pyrénéisme, car le fameux guide Pierre Barrau périt ensevelit dans une crevasse du glacier de la Maladeta, alors qu’il accompagnait deux jeunes élèves de l’école royale des mines: Édouard Blavier et Édouard de Billy. Ce drame renforce la réputation de la montagne maudite en la rendant « tueuse ». Le glacier ne rendra son corps que 107 ans plus tard en 1934.

20 juillet 1842: le point culminant des Pyrénées est vaincu

Le 18 Juillet 1842, Platon de Tchihatcheff, officier Russe qui se repose à Luchon, son guide Pierre Sanio de Luz, les guides Luchonnais Bernard Arrazau dit « Ursule » et Pierre Redonnet dit « Nate », Albert de Franqueville (botaniste Normand) et son guide Jean Sors, dit « Argarot » partent de Luchon.
Ils empruntent le chemin de l’hospice de France, franchissent le port de Vénasque et passent la nuit à l’abri de la Rencluse, simple construction de pierres sèches.
Le lendemain, ils arrivent à franchir un col, vers le col d’Albe (on ignore le point de passage exact) et se perdent sur le versant Sud vers le lac de Gregueña. Le soir, à bout de force, ils trouvent refuge dans une cabane vers la vallée de Malibierne.
Au lever du jour, après une courte nuit de repos, les voilà repartis vers le col Coroné. Malgré la peur des crevasses ou périt le guide Barrau, ils décident de tenter le sommet par le glacier. Après le passage d’une arête effilée de quelques dizaines de mètres qui leur donnera des difficultés (Albert de Franqueville baptisera ce passage « Pont de Mahomet » ) les voici sur le sommet. Un cairn est érigé et une bouteille contenant le nom des premiers ascensionnistes est laissé au sommet.

Le récit de cette première ascension

Platon de Tchihatcheff

Le 23 Juillet 1842, soit quatre jours après la première ascension, Tchihatcheff, Laurent (professeur de chimie à la faculté de Bordeaux), Arrazau, Redonnet et Sanio repartent à l’assaut du sommet. Ils passent par le glacier de l’Aneto, par la voie imaginé par Parrot quelques années auparavant et qui est de nos jours la voie normale.
Le 24 Juillet 1842, l’Aneto est foulé pour la seconde fois.

Le 22 août 1844, le toulousain Toussaint Lézat (futur grand montagnard des environs de Luchon dans les années 1850) fera la troisième ascension avec M.Augère de Muret, conduits par » Nate », « Ursule » et Estrujo. L’ascension se déroule suivant une formule qui deviendra classique: en deux jours, le premier à la Rencluse, le second au pic et retour à Luchon.
Il fait avec Michot l’ascension de la Maladetta dont il pense être le premier vainqueur (l’ascension de Parrot et Barrau du 29 Sept 1817 étant oublié, ce sommet étant délaissé depuis la mort de Barrau dans une des crevasses du glacier).

Le 14 juillet 1848, la première femme a atteindre le sommet est Miss Marschall. Accompagnée du révérend Marschall et du guide Haurillon (quatrième ascension).

Charles Packe

Un explorateur du massif: Charles Packe

Charles Packe est un des premiers explorateurs du massif pyrénéen. Il explore de façon plus poussée le versant espagnol dés 1858.
Le 21 août 1860, il devient, d’après le registre des vainqueurs, le 180° touriste à réussir l’Aneto qui est encore rarement escaladé (61° ascension). Il effectuera sa seconde ascension de l’ Aneto, un an plus tard le 20 août 1861.
Il continue l’exploration du massif de la Maladeta, ce qui le conduira à y effectuer plusieurs premières:
– En 1864 avec F.Barrau et Barnes il réalise la première ascension du Malibierne.
– Le 17 juillet 1865, avec Barnes, F.Barrau et Ch.Gouzan, ils réussissent la première ascension de l’ Aneto depuis Llosas, par la vallée du Coroné.
– En 1865, en compagnie de son ami et compatriote Henry Russell, ils arrivent les premiers au sommet du pic Russell (3205 m) par le couloir Sud.

En 1866, il fait paraître une carte des Monts Maudits au 1/80 000 qu’il exécuta seul.

Des skis au sommet

Roger de Monts, B. Courrèges, B. et V. Paget atteignent le sommet le 01 Mars 1879, s’octroyant donc la première hivernale.

Le 04 avril 1904, les pionniers du ski dans les Pyrénées, Louis Robach, Louis Falisse, Maurice Heid, Aubry et le docteur Basset de Toulouse partent de Luchon à 2 heures du matin.
12 heures plus tard ils arrivent skis aux pieds au port de Venasque, puis à l’auberge de Cabellud ou ils passent la nuit.
Le lendemain, c’est le départ au clair de lune. Le docteur Basset ne part pas et le 05 avril 1904 à 10 heures, Aubry, Robach, Falisse et Heid sont les premiers skieurs à atteindre le sommet de l’Aneto.

Savoir plus sur l’histoire du ski dans les Pyrénées

Louis Robach Ascension en skis de l'Aneto en 1904
Cordée sur l'Aneto en 1919
Cordée sur l'Aneto en 1919

 D’autres montagnards viendront achever la conquête du massif: les frères Cadier, Louis Le Bondidier, Jean Arlaud, Robert Ollivier, Jean Escudier, André Armengaud ….

 

 

Quelques premières du massif de l'Aneto

29 Sept 1817Première ascension de la Maladeta (3308 m) par l’Allemand Friedrich Von Parrot et le guide Pierre Barrau.
20 Juillet 1842Première ascension de l’Aneto (3404 m) par Albert de Franqueville, Platon de Tchihatcheff et les guides Pierre Sanio, Pierre Redonnet, Jean Sors et Bernard Arrazau.
24 Juillet 1842Seconde ascension de l’Aneto par Tchihatcheff, Laurent, Arrazau, Redonnet et Sanio. C’est la première ascension depuis la Rencluse par le glacier du Aneto. Cette voie est aujourd’hui la voie normale.
1864Première du pic Coroné (3293 m): Henry Russell et un porteur depuis Llosas par la face Sud.
1865Première ascension du pic Russell (3205 m) par le couloir Sud par Henry Russell et Charles Packe.
17 juillet 1865Première ascension depuis Llosas, par la vallée du Coroné, par Charles Packe, Barnes, F.Barrau et Ch.Gouzan.
juillet 1868Première du pic d’Albe (3118 m): J.Haurillon et Henry Russell.
05 Sept 1876Henry Russell et F.Barrau font la première du pic de la Maladeta (3308 m) depuis le col Maudit.
21 Août 1877Henry Russell et Célestin Passet réalisent la première du pic des Tempêtes (3295 m). Le nom de ce sommet vient de Russell: « Le vent soufflait avec rage, chassant et bousculant partout de grands nuages écarlates et bistres…« 
25 Août 1877Première du Second Pic de la Maladeta(3220 m) par Henry Russell et Célestin Passet.
01 Mars 1879Première ascension hivernale de l’Aneto par Roger de Monts, B. Courrèges, B. et V. Paget.
01 sept 1879Première de l’Aneto par la face Sud: le Cubain José Nariño, P.Cantaloup et J.Haurillon.
août 1880Première du pic d’Eroueil ( 3037) Russell et F.Barrau.
12 Juillet 1881Première du pic du Milieu(3345 m) et du col du Milieu par C.Passet, F.Barrau, Henry Russell .
27 juillet 1882Première de la brèche des tempêtes (descente): Brulle, Bazillac, H.Passet.
31 août 1882Première de la Dent d’Albe (3136 m) Henry Russell et B.Courrège.
09 juillet 1901Première de la pointe d’Astorg (3355 m): d’Astorg, Brulle, Célestin Passet et Bernat-Salles.
08 août 1902Première du pic des Tempêtes (3295 m) depuis la Rencluse par la face Nord (Variante Cadier): G.Cadier.
08 août 1902Première de l’Aneto par le glacier des Barrancs et l’arête N.E de l’Épaule de l’Aneto (3350 m) par les frères Cadier.
05 Avril 1904Aubry, Robach, Louis Falisse, Maurice Heid atteignent le sommet de l’Aneto en skis.
24 juillet 1904Première du pic du Milieu (3345 m) depuis Llosas par l’arête Sud: J.Oliveras et Antonio Arenas.
29 juillet 1905Première du pic Margalide (3240 m) par Le Bondidier et J.M Sansuc. Le nom de ce sommet a été donné par Le Bondidier en l’honneur de son épouse Marguerite lors de la seconde ascension le 30 juillet 1906.
03 août 1905Première du pic Maudit (3350 m) par Le Bondidier, J.M Sansuc, Camboué et B.Luquet et première traversée du Pic Maudit au Pic du Milieu.
1905Première du pic Russell (3205 m) depuis Llosas par la grande vire: Le Bondidier et son épouse.
1905Première du pic du Milieu (3345 m) depuis Llosas par le Sud: Le Bondidier et Camboué.
24 juillet 1906Première de l’Aneto depuis le col Coroné par l’arête N.O: Jaime Oliveras et Antonio Arenas.
août 1906Première du pic de la Maladeta (3308 m) par la crête Ouest, depuis les pics occidentaux: Bisset avec J.Haurillon.
1907Première descente de la brèche Russell (3190 m) par le couloir Est: Dr Bertram, Renner et Ronketti.
26 août 1908Première du pic Maudit depuis le col Maudit: Kurt Endell et Hans Schmidt.
09 août 1911Première du pic de la Maladeta (3308 m) par la crête des portillons: Frédéric Lung, G.Castagné et J.M Courrège.
05 août 1912D’Ussel, G.Castagné et J.Haurillon réalisent la première ascension de l’Aneto par la crête des Tempêtes.
16 juillet 1913Première de l’Aneto par l’arête Sud Ouest: Henri Brulle, Roger Brulle et G.Castagné.
17 juillet 1913Première de l’Aiguille Tchihatchef (3052 m) par l’arête Sud et première de l’aiguille de Franqueville (3065 m): H.Brulle et G.Castagné.
29 juillet 1913Première traversée du pic des Tempêtes (3295 m) au pic Margalide (3240 m) par la crête Sud Est: d’Ussel avec G.Castagné et J.Haurillon.
20 juillet 1920Première de l’Aneto depuis le col des Salenques: Emilio Juncadella, Jean Haurillon, Antonio Lobera.
24 juillet 1920Première de l’Aiguille Argarot (3035 m): J.Arlaud, et H.Sabadie.
24 août 1921Première du Pic Le Bondidier (3185 m) par l’arête Sud;  Augusta Alba, J.Arlaud, R.d’Espouy.
22 sept 1922Première du pic Margalide (3240 m) par l’arête des  Salenques par J.Arlaud et et C.Laffont.
09 août 1927Première du pic des Tempêtes (3295 m) depuis la Rencluse par la face Nord: P.Abadie et J.Arlaud.
01 août 1928Première de l’Aiguille de Franqueville (3065 m) en traversée Sud-Nord: Abadie, Arlaud, Bridenne, Robach, Scheller, Senmartin.
01 août 1928Première de l’Aiguille Tchihatchef (3052 m) par l’Est: Bridenne, Prunet, Séguy.
07 août 1928Première du pic Russell (3205 m) par la face S.O: Abadie, Arlaud, A.Barrué, Bourrel, Dresch, Guiraud, Lescamela, Senmartin.
08 août 1928Première de l’Aneto par l’arête Sud: C.E. Fazeuilles.
16 juillet 1930Première de l’Aneto par le couloir Ouest (Voie Estasen) Luis Estasen et José Rovira.
29 juillet 1930Première du pic Maudit (3350 m) par la diagonale: J.Arlaud, A.Barrué, J.Escudier.
30 juillet 1930Première du pic d’Albe (3118 m) par la crête occidentale dite des 15 gendarmes: J.Arlaud, A.Barrué, J.Escudier.
22 juillet 1934Première jonction Salenques-Tempetes jusqu’au Aneto: R.Ollivier et H.Wild.
25 juillet 1934Première du pic d’Albe (3118 m) par la face Sud depuis le col inférieur d’Albe: Robert Ollivier et H.Wild.
13 août 1934Première de l’Aneto par la crête N.E.(Voie René Grange) : Pedro Borès et René Grange.
août 1935Première de la brèche Margalide (3230 m) de la Rencluse par le Nord par J.Grelier.
06 août 1935Première de la face N.E de l’ Épaule de l’Aneto (3350 m) par J.Escudier, Maurice Jeannel, A.Vedel.
05 sept 1935Première de la face Nord du pic Margalide (3230 m): Jean Arlaud, P.Grelier et J.V. Parant.
06 sept 1935Première de la face Nord de l’Aneto: Jean Arlaud, P.Grelier et J.V. Parant.
25 juillet 1944Première de la pointe d’Astorg (3355 m) du col Maudit par le face N.O: Carlos Balaguer et Juan Mas.
03 août 1954Première du pic de la Maladeta (3308 m) de Gregonio par l’éperon S.O par André Armengaud.
04 août 1954Première du pic d’albe (3118 m) du col inférieur d’Albe par l’arête S.E: André Armengaud.

Bibliographie

L’Aneto et les hommes

« Ce livre n’est pas oeuvre de science et n’y prétend pas. Tous ceux qui étudient, ou simplement aiment, les Pyrénées seront reconnaissants à M Escudier de sa monographie de l’Aneto. D’autant que, si étrange que cela puisse paraître, l’Aneto, le plus grand, le plus haut, pour ne pas dire le plus visité, des sommets pyrénéens, n’avait pas encore de livre à lui consacré, alors que tant d’autres, le Vignemale, le Balaïtous, le Pic du Midi d’Ossau, aussi illustres mais pas plus, et sans doute bien moins que lui escaladés, en sont depuis longtemps titulaires. Certes, on a beaucoup écrit sur l’Aneto, et la copieuse bibliographie de M. Escudier en est le plus éclatant témoignage, mais tout s’y réduit en somme à des articles, ou à quelques pages dans des ouvrages d’ensemble. Cette monographie de l’Aneto comble ainsi une lacune ».

Les neiges de l’Aneto

Passionnée par le massif des célèbres Monts-Maudits et par les deux villes les commandant : Benasque l’Aragonaise et Luchon la Commingeoise, l’auteur y situe un roman où évoluent Filéas l’Irlandais, Madeleine la curiste parisienne et tous ses autres personnages fictifs ou ayant existé, trouvant admirablement leurs places dans la fresque historique entre 1900 et 1924, comme Russell, Packe, Lézat, Le Bondidier, Brulle, Santalô, Oliveras, Juncadela, Arlaud, Sayô, Delmas, Haurillon, Abadias, etc… Chaque lecteur, qu’il soit simple amoureux de la montagne ou pyrénéiste y retrouvera selon ses goûts, soit un univers romanesque lié à la difficile conquête de ces montagnes, soit des itinéraires, des sites et passages peu connus. Trônant au-dessus de l’agitation des humains, l’Aneto ici – comme le Cervin ou le Mont-Blanc ailleurs – est le véritable héros de ce roman captivant.

Au pays des isards : De l’Aneto à la Munia

 

 

 

Première ascension du Néthou

En juillet 1842, Albert de Franqueville, le botaniste, Platon de Tchihatcheff, le militaire, se retrouvent par hasard à vouloir tenter la première du Néthou (Aneto) le même jour. Ils unissent leurs efforts et leurs moyens pour faire une seule et même cordée… victorieuse ! Plus incroyable encore : à peine rentrés, les deux hommes repartent quelques jours plus tard pour une seconde ascension… elle aussi réussie ! Plus tard, les deux hommes écrivent chacun de leur côté le récit de ces journées. Une même première, mais deux approches différentes de la montagne.

Une visite aux Monts Maudits ascension du Néthou