Roger de Monts
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Roger de Monts

Roger de Monts naît le 20 mai 1850 à Toulouse. Il est issu de familles aux origines Béarnaise et Bigourdane.
Son père est sans doute à l’origine de sa vocation de montagnard, car il aime également la montagne.
Il passe son enfance puis toute sa vie dans le Gers au château de Bellegarde, près de Masseube. Il s’occupe de ses terres, ce qui lui laisse beaucoup de temps pour ses courses en montagne.
À la suite d’un amour contrarié (par ses parents qui s’opposent à son mariage), il se lance dans des courses en montagne pour tenter d’oublier cet amour déçu. Ce ne sera que beaucoup plus tard qu’il pourra épouser sa dulcinée, mais aucun enfants ne naquit de cette union.
Il effectue de nombreuses ascensions, dont seulement une partie est connue, car il écrivait peu. Avec ses amis Brulle et Bazillac, il devient rapidement un des meilleurs grimpeurs de l’époque.
Roger de Monts et son père aiment beaucoup recevoir dans leur château de Bellegarde. Russell, Gourdon, Briet, Bazillac, Brulle… sont quelques-uns de ces célèbres invités.
Outre sa passion pour les Pyrénées, il est très attaché à sa terre du Gers et on retrouve, de 1888 à 1904, son nom parmi ceux des conseillers municipaux de Bellegarde.
Le 31 décembre 1875, il rejoint Nansouty au Pic du Midi pour fêter le nouvel an. Cette ascension est le point de départ d’une nouvelle vocation : les ascensions hivernales.
Il commence par Luchon et perd plusieurs années avant de trouver des guides voulant aborder la Maladetta en hiver. Enfin, le Le 01 Mars 1879 avec B. Courrèges, B. et V. Paget, il atteint le sommet de l’Aneto (3 404 m). Le 23 décembre 1879, il arrive au sommet du Mont-Perdu avec Haurine et Junté par Arrasas.

Durant l’hiver 1880, il réalise une belle campagne au départ de Luchon avec Célestin Passet. Le 05 janvier 1880, ils arrivent au Nethou, puis quelques jours plus tard, ils font les premières hivernales du Malibierne et des Posets (3 375 m). Ils rentrent à Luchon en passant par le port d’Oo.
L’hiver suivant (1881) il fait le Mont-Valier, puis toujours avec Célestin Passet le Balaïtous par Labassa.
Quelques jours plus tard, c’est la première ascension hivernale de la Munia (3 133 m) avec Chapelle, puis le Néouvielle et de nouveau avec Célestin Passet le Cylindre, le Taillon, la Tour…
Il réalise la première ascension hivernale du Grand Pic d’Ossau vers 1888, avec un guide et un porteur. Le Comte Russell et M. Congrève, avec les guides, Camy et Dottes, des Eaux-Chaudes, avaient déjà tenté cette course le 01 mars 1863, mais ils avaient été arrêtés par la troisième cheminée : « mur de neige à pic… » dit Russell.
En 1888, avec Célestin Passet et François Bernat-Salles, ils escaladent la cascade de glace du Mont Perdu (3 355 m) aujourd’hui disparue, réalisant ainsi la première ascension de la Face Nord. C’est une ascension superbe pour l’époque. Brulle est piqué au vif : « M.de Monts, vient d’accaparer à lui tout seul le meilleur des quelques trouvailles qui restent à découvrir à Gavarnie. »
Le point culminant de sa carrière fut la première ascension du Couloir de Gaube le 07 Août 1889 avec Henri Brulle, Jean Bazillac, Célestin Passet et François Bernat-Salles.
En 1896, il abandonnait la montagne pour se marier. Il meurt au château de Montbardon (propriété de sa femme), dans le Gers le 29 décembre 1914 et est inhumé le 01 janvier 1915 à Bellegarde.
Quelques premières de Roger De Monts
02 août 1893
1887
Première du Mur de la Cascade (C.Passet, J.Bazillac, R.De Monts)
1887
Première du Col de la cascade par la voie De Monts (C.Passet, R.De Monts)
1888
Première de la face Nord du Mont-Perdu (3 355 m) (C.Passet, François Bernat-Salles, R.De Monts)
04 août 1888
Première descente de l’Astazou sur Estaubé (C.Passet, H.Brulle, J.Bazillac, R.De Monts)
06 Août 1889
03 août 1891
Première du Néouvielle (3091 m) par l’Arête des trois conseillers (C.Passet, H.Brulle, F.Bernat-Salles, R.De Monts)
21 août 1891
Première du pic de Tuquerouye par le couloir (H.Brulle, R.De Monts)
13 août 1892
Première du Marboré (3248 m) par la face Nord Ouest (C.Passet, H.Brulle, R.De Monts, R.d’Astorg, H.Courtade)
17 août 1892
Premières de la Tour de Gaulis et Première de la Punta de las Olas (3 002 m) (C.Passet, H.Brulle, R.De Monts, H.Courtade)
21 août 1894
Première du Roc d’ Estaubé (C.Passet, H.Brulle, R.De Monts, H.Courtade)
Bibliographie
Henry Russell
Souvenirs d’un montagnard
Du nord au sud, d’est en ouest, Russell explore les Pyrénées françaises et espagnoles. De la Rhune au Canigou, il gravit les plus grands sommets tout en restant intimement lié au Vignemale. Il n’a de cesse de faire connaître ses exploits au travers d’innombrables articles publiés en bonne place dans les revues et journaux de l’époque. D’année en année, d’excursions en ascensions, de récits en développements, les textes s’accumulent et donnent ainsi réunis un ouvrage consacré aux Pyrénées « Souvenirs d’un montagnard »…
Henry Russell
Pyrénaïca (Souvenirs d’un Montagnard, T2)
L’ultime édition des souvenirs d’un montagnard, datée de 1908, comportait une troisième partie intitulée varia.
Henry Russell y avait rassemblé divers articles parus dans journaux, revues ou tirés à part, lesquels traitaient de Pau, des Pyrénées, du Pyrénéisme, des trois ascensions dans les Alpes de l’auteur, des grottes du Vignemale ou encore d’un digest des “16.000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie”.
Non directement liés aux ascensions des Pyrénées françaises ou espagnoles, ces textes sont ici regroupés, offrant d’autres facettes de la personnalité du comte Russell : jeune aventurier en Asie ou en Océanie, homme du monde, parfois irascible “usager” des chemins de fer, ou encore soucieux locataire de “ses” grottes du Vignemale, mais où l’on retrouve toujours l’homme des Pyrénées et le montagnard infatigable.
Henry Russell
16 000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie : Tome 1
Le jeune Russell – qui n’est pas encore le célèbre pyrénéiste – part de Bagnères-de-Bigorre pour un voyage qui va durer trois ans, de 1858 à 1861 : Saint-Pétersbourg, la Sibérie, le désert de Gobi, la Mongolie, Pékin, Shang-Haï, Hong-Kong, Macao, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Ceylan, les Indes jusqu’au pied de l’Himalaya, voilà, à grands traits, le périple que va mener Henry Russell à travers l’Asie et l’Océanie. Tout cela, bien évidemment, ponctué d’aventures aussi variées que les contrées visitées, et, déjà, de quelques ascensions qui préfigurent le futur “montagnard” des Pyrénées que deviendra Russell à son retour. Un ouvrage qui connaîtra un succès certain lors de sa parution, et dont Jules Verne s’inspirera abondamment pour écrire les aventures de Michel Strogoff.
La dernière édition des 16.000 lieues… date de 1866, et Russell en fit également paraître un abrégé qui sera d’ailleurs inclus dans la partie “varia” des Souvenirs d’un montagnard de 1908.
Voici donc le temps, enfin, de faire redécouvrir, dans sa version longue et intégrale, cette fabuleuse équipée longue de 16.000 lieues…
Henry Russell
16 000 lieues à travers l’Asie et l’Océanie: Tome 2, Nouvelle-Zélande, Indes, Himalaya
Le jeune Russell – qui n’est pas encore le célèbre pyrénéiste – part de Bagnères-de-Bigorre pour un voyage qui va durer trois ans, de 1858 à 1861 : Saint-Pétersbourg, la Sibérie, le désert de Gobi, la Mongolie, Pékin, Shang-Haï, Hong-Kong, Macao, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Ceylan, les Indes jusqu’au pied de l’Himalaya, voilà, à grands traits, le périple que va mener Henry Russell à travers l’Asie et l’Océanie. Tout cela, bien évidemment, ponctué d’aventures aussi variées que les contrées visitées, et, déjà, de quelques ascensions qui préfigurent le futur “montagnard” des Pyrénées que deviendra Russell à son retour. Un ouvrage qui connaîtra un succès certain lors de sa parution, et dont Jules Verne s’inspirera abondamment pour écrire les aventures de Michel Strogoff.
La dernière édition des 16.000 lieues… date de 1866, et Russell en fit également paraître un abrégé qui sera d’ailleurs inclus dans la partie “varia” des Souvenirs d’un montagnard de 1908.
Voici donc le temps, enfin, de faire redécouvrir, dans sa version longue et intégrale, cette fabuleuse équipée longue de 16.000 lieues…
Marcel Pérès
Henry Russell et ses grottes : le Fou du Vignemale
Le comte Henry Russell, inventeur du pyrénéisme d’exploration, effectua dans sa jeunesse de périlleux voyages en Asie, en Océanie et en Himalaya qui inspirèrent Jules Verne. Il se prit ensuite de passion pour le Vignemale, plus haut sommet des Pyrénées françaises, dont il réalisa trente-trois fois l’ascension. Sa notoriété exceptionnelle se transforma en célébrité lorsqu’il décida de consacrer toute sa fortune à percer sept grottes sur cette montagne, à différentes altitudes, en raison des caprices du glacier d’Ossoue. C’est dans ces cavernes que ce solitaire excentrique aimait aussi tenir salon, exacerbant les critiques et les passions ! Celui qui fut surnommé affectueusement » le Fou du Vignemale « obtint en 1889 le droit de régner sur ce sommet prestigieux et son glacier, par un bail de 99 ans consacré par arrêté préfectoral. La légende d’Henry Russell, l’ermite » qui avait épousé une montagne « , était bien née, confortée, il est vrai, par la richesse exceptionnelle de sa personnalité et par son œuvre littéraire…